« J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il faut donner sa vie pour la combattre. » En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes - ces « meurtriers délicats » comme Camus les appelle dans L’Homme révolté - appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organise un attentat à la bombe contre le Grand-Duc Serge, oncle du tsar. L’attentat, ses préparatifs et ses conséquences, tel est le sujet de la pièce Les justes écrite en 1949.
Chef-d’œuvre du répertoire, elle est, pour Jean-Baptiste Delcourt, l’une des pierres angulaires qui soutient le théâtre qu’il fabrique ; ses significations politiques et philosophiques et les résonances qu’elle entretient avec notre monde actuel le poussent aujourd’hui à vouloir la partager avec le public. « L'amour courbe doucement les têtes. » dira Dora. Ce à quoi Yanek répondra : « Nous avons la nuque raide. » L’engagement idéologique justifie-t-il le meurtre ? La lutte justifie-t-elle qu'on sacrifie tout, y compris la vie d’innocents ? Les conflits actuels, ceux d’Ukraine et de Palestine, nous confrontent aujourd’hui encore à ces dilemmes éthiques. Albert Camus, lui, n’a cessé de combattre le « meurtre légitimé ». Résumant sa révolte d’une phrase, il écrit : « Quelle que soit la cause que l'on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d'une foule innocente où le tueur sait d'avance qu'il atteindra la femme et l'enfant. »
Distribution :
Albert CAMUS
Interprétation - Alice Borgers, Anne Claire, Jimony Ekila, Egon Di Mateo, Émile Falk, Adrien Letartre et Bogdan Zamfir
Scénographie - Matthieu Delcourt
Costumes - Micha Morasse
Création lumière - Renaud Ceulemans
Création son - Marc Doutrepont
Assistanat à la mise en scène - Camille Malnory
Adaptation et mise en scène - Jean-Baptiste Delcourt
Placement : numéroté
Durée : 2h avec une entracte